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what I feel

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Trust me, you do not wanna feel

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    C’était une douce soirée de novembre et le soleil venait de se coucher sur Ímuris, petite ville du nord du Mexique, où vivait parmi le reste des habitants la famille Espinoza. Réunis dans leur petite maisonnette, ils venaient de finir de dîner. Celui-ci avait été plutôt maigre, mais aucun d’entre eux ne se plaignait, car c’était bien mieux que ce qu’ils pouvaient espérer ces temps-ci. 

    Tandis que Jorge et Salma Espinoza étaient restés à table pour boire un café, Reina -leur fille de neuf ans- s’était isolée près des lits afin de pouvoir feuilletait un livre d’enfants qu’elle avait retrouvé près des poubelles de la rue marchande. Il n’était même pas en très bon état, mais il faisait l’affaire pour la petite Espinoza, qui prenait plaisir à lire un bouquin, ce qui n’arrivait presque jamais. Les moyens financiers de la famille étaient très limités, et c’était bien pour cette raison-là que ses parents avaient déjà du mal à les faire manger. La grossesse de sa mère n’aidait pas à les rassurer et Jorge semblait se faire un sang d’encre pour le futur. Mais quel avait été le soulagement de Salma et de sa fille lorsqu’elles l’avaient vu rentrer au domicile avec une bonne portion de nourriture!

    Le temps s’écoulait doucement, paisiblement, et l’ensemble de la maison Espinoza était plongée dans le calme. Reina commençait à bailler devant son livre aux pages cornées et la mère de famille terminait la vaisselle dans un soupir fatigué. Lorsqu’on toqua alors brusquement à la porte, tout le monde releva la tête, se posant mutuellement et silencieusement la même question: qui était-ce? Le père de Reina se décida à se lever pour aller ouvrir et trouva sur le seuil de la porte un petit garçon qui lui était familier et qui arborait une moue où se lisait à la fois la tristesse et l’impassibilité. Avant que l’adulte n’est pu dire quoi que ce soit, l’enfant ouvrit la bouche:

    «  C’est lui. »

    Aussitôt, trois hommes armés surgirent de nul part et, Reina étant venue s’avancer pour voir ce qui se passait, eut un mouvement de recul à la vue de cette menace.

    « Bien bien bien, voilà le coupable, » fit le plus grand des trois hommes, et aussi le plus imposant. « De quel droit te permets-tu de voler mon fils, hein? De quel droit te permets-tu de voler de la nourriture à un enfant de dix ans? »

    Jorge Espinoza, tremblant légèrement de peur, leva les mains en l’air en s’excusant à répétition. Il s’en voulait, ça se voyait bien, mais l’homme ne semblait pas le moindre du monde touché par cette scène puant le désespoir. 

    « J’espère que tu sais qui je suis, » reprit-il en s’avançant, ses pas lourds raisonnant dans l’espace. « Si tu sais qui je suis, tu sais aussi qu’on ne fait pas de tel coup à El Alma del Diablo. Si tu ne sais pas qui je suis, alors je vais te le montrer. »

    Il fit un signe de la tête, et les deux hommes près de lui tirèrent sur la mère de Reina, debout près de la table. Elle fut projetée en arrière, tomba à la renverse, et du sang se déversa sur le sol, en même temps qu’elle mourrait, emportant avec elle la vie du foetus dans son ventre qui était destiné à devenir la petite soeur de Reina. La petite fille poussa un cri d’horreur et n’eut même pas le temps d’aller près de sa mère que son père se faisait emporté par les intrus, qui le tiraient hors de la maison pour l’emmener sur la place publique. Le coeur battant à tout rompre, elle se précipita à leurs trousses, tentant de rattraper son papá qu’on était en train de lui arracher. Ses tentatives étaient vaines, et elle ne faisait qu’agripper sa jambe ou son bras pour qu’ils ne lui glissent finalement des doigts, maintes et maintes fois.

    Une fois arrivés au centre de la place, les malfaisants se donnèrent en spectacle, et prononcèrent quelques mots pour avertir les quelques autres habitants du voisinage, qui étaient sortis pour voir ce qui se déroulait à cette heure-ci. Et comme Reina ne cessait d’empiéter sur ce qu’ils faisaient, l’un des hommes l’attrapa par-dessous les bras, la maintenant immobile pendant que les deux autres se décidaient à passer aux choses sérieuses. Impuissante, Reina les regarda tout d’abord couper la main droite de son père à l’aide d’un gros poignard aiguisé. Elle fondit en larmes, se débattant entre les gros bras de son assaillant. 

    « S’il-vous-plaît, » gémissait-elle. « S’il-vous plaît, laissez-le tranquille! »

    Mais c’était comme si on ne l’entendait pas, et ils lui présentèrent la main de son géniteur dégoulinante de sang sous les yeux, avec un maigre sourire sur les lèvres. Les pleurs de Reina redoublèrent d’intensité, tandis qu’elle continuait à supplier. Mais rien n’y faisait.

    « S’il-vous plaît El Alma Del Diablo, ayez pitié d’elle, » demanda alors Jorge Espinoza. 

    « Avec tous les voleurs qui courent les rues, nous ne pouvons pas entretenir une misérable orpheline, » répondit le chef de gang, sans faire preuve d’aucune émotion. 

    Ils égorgèrent son père comme un pauvre animal et le laissèrent tomber sur le sol sans plus d’intérêt. Reina était à bout de force, toute son énergie drainée par les sanglots qui la secouait. Son tour était sur le point d’arriver. On la relâcha un peu mais lui tira les cheveux lorsqu’elle tenta de s’enfuir en courant. Diablo pointa son pistolet sur elle lorsque, contre toute attente, son fils s’interposa dans cette décision.

    « Attends, papá, » le coupa-t-il en observant le visage malheureux de la petite fille. « Je la connais, elle est agile et discrète. Elle pourrait être utile. »

    Son père se figea et, après quelques secondes, baissa son arme à feu dans un haussement d’épaules. 

    « Soit, » décréta-t-il.

    Et il s’avança pour attraper Reina et la soulever aisément dans ses bras, l’emportant avec eux au sein de leur vie, alors qu’elle pleurait encore toute les larmes de son corps en voyant le corps mutilé et inerte de son père qui se perdait de vue au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient.

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